Interrogée sur son secret de longévité, Emma surprenait toujours ses interlocuteurs avec sa réponse : une consommation quotidienne de trois œufs, dont deux ingurgités crus chaque matin. Cette habitude alimentaire particulière, adoptée suite à un diagnostic d’anémie après la Grande Guerre, devint son rituel immuable. Le menu type ? Deux œufs crus au réveil, une omelette à midi, et le soir, un repas léger généralement composé de viande blanche.
Avec les années, elle simplifia encore son régime, se contentant de deux œufs par jour accompagnés de biscuits secs. Contrairement aux recommandations nutritionnelles actuelles prônant des repas riches en fruits et légumes colorés, son alimentation restait étonnamment basique.
Pour couronner le tout, elle s’autorisait un petit verre de grappa maison infusée aux plantes médicinales comme la sauge, rappelant ces remèdes traditionnels que les grands-mères italiennes préparaient autrefois dans leurs caves.
Une personnalité indomptable
Mais le caractère d’Emma Morano valait bien son régime alimentaire. Après avoir subi un mariage arrangé et violent, elle prit une décision révolutionnaire pour son époque : chasser son mari du domicile conjugal en 1938. Un acte particulièrement courageux dans une société où les femmes mariées n’avaient pratiquement aucun droit.
« Je refusais de me soumettre à quiconque, » déclarait-elle fièrement au New York Times. Elle maintint cette séparation jusqu’au décès de son époux en 1978, sans jamais connaître d’autre union. Cette farouche autonomie a probablement constitué l’un des piliers de son exceptionnelle longévité.
 
					